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Ethique et Robotique

Formation du dimanche 13 janvier 2019

Le robot est omniprésent dans notre vie actuelle (robots ménagers, smartphone…). Créer pour assister l’homme, il est utilisé dans notre société dans sa dimension économique avec les conséquences que nous connaissons sur le plan social et le chômage. Avec les avancées des techniques, on nous parle d’intelligence artificielle. Que devons-nous redouter ?

Le robot conçu par l’Homme pourrait-il dépasser l’Homme ? Que va-t-il rester de l’Homme ?

  • Temps de prière : Psaume 8

Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
Le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?

 

  • Tempête de cerveau : avantages et risques des robots
  • Avantages : aide, remplacement, outil, pratique, soulage, gain de temps, productif, confort, libère, organisation.
  • Risques : deshumanisation, chômage, moins d’humain, incontrôlable, dépendance, déresponsabilisation, augmentation des inégalités, interdépendance entre l’homme et la machine.

 

  • Joachim Jiménez : un robot pourquoi ? Pour quoi faire ? Jusqu’où ?

Le mot «robot» vient du mot tchèque «robota», qui veut dire travail, corvée. De tous temps, les hommes ont cherché à être soulagés des tâches dangereuses ou répétitives.

Les ancêtres des robots sont les automates… puis vinrent les manipulateurs qui permettent de déplacer de façon répétitive de lourdes charges. Enfin en 1961, est apparu «Unimate» le premier robot industriel, véritable prolongement de l’homme, dans les lignes d’assemblage de General Motors.

De nos jours grâce à l’association de la mécanique à l’électronique et à l’informatique, le robot peut accomplir des tâches complexes, imitant les actions humaines. Il est devenu plus précis, plus rapide, plus performant, pour gagner en productivité, et suppléer l’homme dans les tâches délicates ou dangereuses. (Il existe aussi des robots non matériels, par exemple ceux des programmes informatiques des opérateurs bancaires).

Puis, sont apparus les robots humanoïdes, aux performances informatiques élevées, munis de capteurs sensoriels, programmés pour réagir, interagir avec le monde extérieur, imiter les réactions humaines et simuler l’intelligence d’où le terme «Intelligence Artificielle» (IA).

 

Cette notion d’IA est apparue dans les années 1950, grâce  au mathématicien Allan Turing. Aujourd’hui les grandes entreprises du monde informatique mettent en place des «neurones artificiels» constitués de serveurs qui traitent de lourds calculs au sein de gigantesques bases de données…

Les applications de l’IA sont parfois plus précises que l’action humaine : dépistage du cancer de l’utérus, véhicule autonome…

 

Dans les EHPAD, les robots peuvent soulever sans efforts les malades, assurer une présence, distribuer les médicaments permettant aux soignants de dégager du temps de présence aux malades. Mais il peut y avoir des revers : la réduction de personnel, le manque d’écoute et d’attention, quid de la relation humaine… Est-ce que les robots peuvent combler ces manques ? Est-ce que l’humanité vraie, qui est la charité, peut passer par des non-humains ?

 

  • Bruno Coevoet : Enjeux éthiques de la robotique

La réflexion éthique fait entrer dans une démarche de questionnement, de discernement pour chercher à comprendre, à examiner les situations, la loi, les experts…afin de trouver les enjeux, entendre les besoins, les peurs, les risques et les conséquences possibles en confrontant les différentes situations aux principes et valeurs universelles (dignité de la personne, bienfaisance, justice, responsabilité, précaution…). Quel monde voulons-nous pour demain ? Quelle vie bonne voulons-nous ?

Quels sont les enjeux éthiques de la robotique ?

  • Il y a un impact majeur sur la société, avec une remise en cause des cadres existants. Il y a les techno- optimistes, qui voient un avenir meilleur dans un hyper humanisme, le transhumanisme; et les techno pessimistes qui voient la remise en cause de la relation, de la dignité, du don de la vie, d’être l’auteur de sa vie, d’un effondrement sans possibilité d’y échapper;
  • Il y a un brouillage des limites entre les humains et les objets, un risque d’asservissement, de domination, de rébellion, de destruction…
  • La machine – même la plus impressionnante – reste toujours soumise aux finalités que nous lui avons assignées.
  • Les robots peuvent faire des prouesses (calcul); autonomes, ils apprennent de leurs erreurs, mais ils  n’ont pas conscience d’eux-mêmes. Les robots empathiques, par exemple, ne ressentent rien : ils ont simplement été programmés et équipés de capteurs pour détecter certains signaux et adapter leur réaction en fonction. – Qui est responsable juridiquement, éthiquement ? Les roboticiens, le constructeur, l’utilisateur, le vendeur, l’acheteur, le robot ?

 

  • Apport du Père François Goldenberg : Qu’est-ce que l’Homme ?
    Réflexions à partir  de l’ouvrage de Thierry Magnin (1)

Qu’est-ce que l’Homme ? 

  • L’homme est un être physique, psychique et spirituel, vulnérable, toujours en croissance… et adaptable.

Que restera-t-il à l’Homme dans cette société robotisée ?

  • Au lieu de valoir par sa performance, l’homme, battu par les robots, est humain en assumant sa vulnérabilité, non pour des raisons de santé, mais par son insuffisance. Ce sont ses limites qui lui donnent cette capacité de toujours devoir s’adapter. Or le Christ prend le parti de ce qui est petit, fragile, vulnérable !
  • La vulnérabilité de l’Homme lui permet la créativité artistique, la recherche audacieuse…
  • Il restera surtout à l’Homme, sa spiritualité, sa capacité d’intériorité, son aptitude à entrer en relation avec Dieu.

 

(1) Bibliographie : «Penser l’humain au temps de l’homme augmenté» de Thierry Magnin chez Albin-Michel

 

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