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Notre Sainte patronne: Sainte Macre

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Le 6 octobre n’est pas la fête officielle de Sainte Macre, sainte patronne de notre église de Fère, comme de celles de Fismes et de Longueval. Sa fête est le 7 janvier, lendemain de la date qui serait celle de son martyre, peut-être en 303 … !

Mais nous la célébrons aujourd’hui, à l’occasion du raccrochage du tableau de Paul Gomez qui représente ce martyre : la jeune fille nue est brûlée devant les soldats et le peuple sous un pâle soleil d’hiver ; la statue à gauche représente un empereur : Dioclétien ou Maximien, les derniers à avoir persécuté les Chrétiens au début du 4ème siècle. Le Saint-Esprit, sous la forme traditionnelle d’une colombe, veille…

Mais que savons-nous de la vie de Ste Macre ?

Au risque de vous décevoir, il faut reconnaître qu’on ne sait pas grand-chose, les sources les plus anciennes remontant au 7ème ou même au 9ème siècle, l’époque de Charlemagne. On trouve le « récit » de son martyre dans un manuscrit trouvé à l’abbaye de Braine et rédigé en latin par Nicolas Belfort, chanoine régulier de Saint-Jean-des Vignes de Soissons, dans le martyrologe romain, et dans le Paroissien à l’usage de l’église de Fère-en-Tardenois imprimé en 1749 à Soissons.

Il faut dire aussi que l’histoire de Sainte Macre n’est pas unique ! Une dizaine de jeunes filles de diverses régions de l’Empire Romain ont été canonisées comme « vierges martyres » lors des persécutions de 303-305. Les hommes sont deux fois plus nombreux.  Parmi eux, deux papes et Saint Janvier évêque du Sud de l’Italie, saint patron de Naples où ses reliques sont vénérées et … de notre curé.

A la fin du IIIème siècle, la Gaule fait donc partie de l’Empire Romain. La religion romaine est la religion officielle, mais des hommes venus de Rome convertissent au christianisme les gens de notre région dont la jeune Macre à Fismes. Parmi ces missionnaires on peut citer Crépin et Crépinien à Soissons, Rufin et Valère à Bazoches, Quentin dans le Vermandois.

Au début du IVème siècle, le Préfet romain Rictiovare est envoyé par l’empereur pour rétablir l’ordre dans le Nord de la Gaule à la suite d’une révolte, et, je cite, « éteindre entièrement le christianisme ».

Macre, qui serait née vers 286 est une jeune convertie qui proclame sa foi chrétienne et refuse ouvertement la religion romaine, le culte de Jupiter et de l’empereur par exemple.  Elle est dénoncée au Préfet Rictiovare. Comme Il ne parvient pas à la convaincre par la parole, il lui fait subir différents supplices : elle résiste une première fois au feu, on lui arrache les seins, elle est guérie miraculeusement, puis elle est roulée nue sur des tessons de poteries embrasés …. C’est en priant qu’elle meurt enfin : « Recevez mon âme, je vous en supplie. Il est temps que vous me laissiez m’endormir dans votre paix. » est-il écrit au bas du tableau.  Ce supplice se serait donc passé le 6 janvier 303 dans les bois de Fismes, au lieu-dit « Lice », île au confluent de l’Ardre et de la Vesle.

Dans notre église, Sainte Macre est aussi représentée à droite du retable, tenant à la main la palme du martyre. Avant la Grande Guerre, cette statue était au retable du transept Nord, dit « retable de Sainte Macre » car une relique y est conservée dans un coffret, une chasse. Est-ce vraiment un os d’un bras de Sainte Macre ?

Le corps de Sainte Macre, selon les textes, aurait été enterré secrètement sur le lieu-même de son martyre.  Au VIème siècle, un berger aurait découvert les ossements qui auraient été alors transportés dans l’église Saint-Martin de Fismes. De nombreux malades, aveugles, sourds, boiteux y auraient trouvé la guérison si bien qu’à l’époque de Charlemagne, un homme riche et pieux aurait fait construire à Fismes l’église dédiée à Sainte Macre. La dévotion à Sainte Macre s’établit alors en ce lieu et s’y perpétue depuis.

Les paroisses de Fère-en-Tardenois et de Longueval prennent aussi Sainte Macre pour patronne mais n’ont aucune relique de la sainte.

Il faut attendre le 10 juin 1643 : la translation d’ossements a lieu solennellement avec l’assentiment des habitants de Fismes et l’agrément officiel de Mgr. Léonor d’Etampes de Valençay, archevêque de Reims.

Nous pouvons toujours voir et vénérer cette relique, un os de bras

Pour conclure…

Quelles que soient la part de la légende et celle de la vérité sur la vie de Sainte Macre,

  • La sainte patronne de notre église est une femme de notre région, ce qui n’est pas courant. Les saints locaux masculins sont plus nombreux : Crépin, Crépinien, Rufin, Valère, Quentin, tous presqu’un siècle avant Saint Martin, que l’on appelle « l’évangélisateur des Gaules ».
  • Sainte Macre est l’une des premières saintes françaises; on connaît davantage Sainte Blandine martyrisée à Lyon en 177.

 

  • Enfin ce que l’on dit de Sainte Macre est bien en résonnance avec les textes d’aujourd’hui:

Comme Habacuc, elle aurait pu dire : « Pourquoi me fais-tu voir le mal ? » et elle a vécu « en juste, par sa fidélité ».

Elle a « écouté la voix du Seigneur », comme nous avons chanté dans le psaume.

Elle a répondu, comme Timothée aux conseils de Paul : « N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur » elle a incontestablement « pris sa part des souffrances liées à l’annonce de l’Evangile ».

Nul doute que sa foi était « plus grosse qu’une graine de moutarde ! »
… Prenons-en de la graine …

Prions-la   pour qu’elle nous aide à grandir dans la foi et à être des témoins de l’Amour de Dieu. Témoin en grec se dit martyr.

Prions aussi pour toutes les « Saintes Macres » de tous les temps, les femmes qui aujourd’hui encore sont torturées, persécutées à cause de leur foi.

 

Je vous invite enfin à prier pour Paul Gomez qui a réalisé ce tableau en 1932,

                                              pour l’ébéniste qui en fait le cadre au XVIIème siècle,

                                              et pour tous ceux qui ont contribué à sa restauration