Café-Théo : An neuf… quoi de neuf ?

Paroisse Saint-Quentin Notre-Dame – Samedi 23 janvier 2021

A mon arrivée à Saint-Quentin, quand je posais la question «quoi de neuf ?» on me répondait «que du vieux» à mon grand étonnement.

J’ai posé à deux personnes cette question : «Quoi de neuf en ce début d’année ?» et j’ai eu deux réponses différentes :

• • L’une m’a répondu : «rien de nouveau sous le soleil, ça ne change pas…rien ne bouge, je reste la journée derrière mon ordinateur sur internet».
  • L’autre m’a dit : «l’eau ne passe pas toujours dans le même fleuve ! J’ai plus de temps pour moi, plus de temps pour réfléchir, plus de temps pour écouter les autres. Des jeunes, en ce début d’année, prennent des décisions qui engagent leur vie».

Une même situation, deux attitudes différentes !

1. Qu’y-a-t-il de neuf pour vous ?

• • C’est la première année où je prononce 2021.
  • En ce début d’année, je remarque que je téléphone plus et écris moins.
  • Moi, je trouve que les gens se parlent de moins en moins, prennent des distances. Il y a moins de relationnel en direct entre les personnes.
  • Il y a plus de méfiance car on connaît tous des personnes décédées du covid.
  • J’ai fait une expérience nouvelle en ce début d’année : je suis entré dans la Basilique, moi, l’athée, pour prier devant la statue de sainte Rita, patronne des causes désespérées. Puis j’ai de nouveau traversé la Basilique pour acheter un cierge, l’allumer et prier au pied de Sainte Rita pour une personne. C’était nouveau pour moi. Depuis je vacille beaucoup… cette expérience amène l’acceptation. Cela a été bénéfique pour la personne confiée…
  • Bénévole au centre social Saint-Martin, je remarque que bénévoles et salariés ont le profond désir de faire ensemble, d’aller de l’avant, en gardant espoir et ça fait du bien.
  • On est attentif à ne pas se plaindre, on est plus attentif les uns aux autres. On essaie de positiver et ce n’était pas évident avant Noël.
  • Le monde prend conscience qu’il est fragile. Cette fragilité est universelle. Que l’on soit riche ou pauvre, nous sommes tous remis au même niveau d’humanité et retrouvons notre fraternité universelle.
  • Attention, il n’en n’est pas de même pour le monde de la rue. Les personnes en situation de fragilité sociale ne sont pas sur le même pied d’égalité. Cette période est difficile pour les exclus de la société : peu de gens s’arrêtent pour eux, personne ne pense à leur offrir ne serait-ce que des masques ou du gel hydro-alcoolique…
  • Dans les magasins il y a des soldes en pagaye…sur les alcools, alors que tout le reste augmente.

2. Dans votre vie, quels sont les faits nouveaux, les personnes nouvelles ?

• • Il y a de nouvelles personnes qui sombrent dans la précarité. Un cadre supérieur, qui se retrouve dans la rue, ne se sent pas en sécurité dans les structures d’accueil et préfère rester sur des cartons sous un pont.
  • Des personnes ont disparues. Sont-elles… mortes ? Ont-elles quitté la région ?
  • Le responsable d’un commerce qui m’avait chassé brutalement du seuil de son magasin, s’est excusé quelques jours plus-tard.
  • Il y a des signes d’espérance : Lucile et Paul-Emmanuel rejoignent un «Village de François» pour vivre, au sein d’une ancienne abbaye, avec des personnes en grande fragilité. Ce témoignage me bouleverse.
  • J’ai peu, mais je donne quand je reçois : je suis content de faire plaisir. A cause du confinement, j’ai dû arrêter mon permis et mon stage et je dois tout reprendre ! J’ai trouvé, et c’est tout nouveau, un contrat d’apprentissage. Nouvelle chance ?
  • Rien ne sera plus comme avant…il faut craindre une nouvelle révolution… La peur gagne. Les gens se montent les uns contre les autres et les médias attisent les tensions. Les individualismes sont exacerbés : il y a plus de méfiance, moins de solidarité. Les «riches» vont moins vers les «pauvres».
  • La nouveauté s’est aussi la mise en cause de la normalité. Il y a un avant covid, on est dans le pendant du covid et il y aura l’après ? La nouveauté devient normalité : l’attestation qui était une nouveauté est devenue une normalité… Après la Covid 19, qu’est-ce qu’on va devenir après ? Vivons dans l’Espérance !

3. Les médias, les nouvelles…et autres nouveautés :

• Les médias :

Les médias en entretenant la peur, donnent des idées suicidaires aux accros du petit écran.
J’ai découvert qu’en 2020, plus de 340000 personnes ont été tuées, parce qu’elles étaient chrétiennes. C’est 60% de plus que l’an passé ! Dans les années 70, lorsque les sœurs de mon collège nous parlaient des martyrs, je trouvais que j’avais de la chance de vivre à mon époque. En fait ça à l’air d’être pire maintenant.

• Les nouvelles :

Le confinement pour les SDF est quelque chose d’absurde.
Dans les bus, on ne rend plus la monnaie.
Les masques en tissu sont interdits : ok mais alors…que faire pour aider les personnes en grande précarité ? La majorité des précaires ne sont pas des sans-papiers.

• Les expressions nouvelles :

C’est compliqué (qui exprime toutes les peines du monde) ; Quelle expérience avez-vous faîte ? Je suis fatigué (je baisse les bras) ; incarnation.

• Les idées nouvelles :

Reste-t-il une dignité à l’homme du début à la fin de sa vie ? Les lois nouvelles peuvent aller jusqu’à l’eugénisme.

• Un regard nouveau :

An neuf, quoi de neuf ? Après avoir prié, j’ai un regard nouveau sur le monde et les autres.
Par la prière, Jésus m’a redonné la foi que j’avais perdue. Il m’aide à changer, à être plus à l’écoute, en paix avec moi, avec les autres, avec le Seigneur. Il m’invite à donner gratuitement, sans retour.

4. Selon vous, quelles sont les nouveautés que le Christ a apporté à l’humanité ?

    «Voici que je fais une chose nouvelle, elle germe déjà. Ne le voyez-vous pas ?» Isaïe (43, 16-21).

• •  Aimer les autres ; la fraternité :  non, ce n’est pas une nouveauté du Christ. Cela existait déjà dans la règle d’or de toutes les religions, et même dans les courants humanistes athées.
  • Un même Père : oui, c’est une vraie nouveauté. Nous avons tous un même Père ! Moins on a de père, plus l’importance du Père est importante.
  • Une révolution intérieure : oui, en faisant l’expérience de suivre Jésus.
  • Comme je vous ai aimé : comme est une nouveauté…il nous a aimé jusqu’au bout, jusqu’à la croix pour notre salut.
  • Tout homme est important aux yeux de Dieu, nous devons faire de même. Le Christ est proche des gens rejetés.
  • Apporte du bon sens par rapport aux lois des pharisiens.
  • Dieu est proche de nous : oui, car par Jésus, Fils de Dieu et Dieu lui-même, il est possible désormais de connaître Dieu. Il révèle un Dieu qui se fait petit, pauvre, pour ne pas nous écraser. C’est l’extraordinaire humilité de Dieu. Le Fils de Dieu se met au pied de Jean, à nos pieds…c’est une réalité physique et de cœur. Dieu prend corps, prend chair : c’est l’incarnation qui nous invite aussi à respecter les corps.
  • Le pardon : non, ce n’est pas une nouveauté mais le Christ ne se contente pas de pardonner, il livre sa vie pour le pardon, gratuitement. Le pardon passe par la mort sur la croix : il a consommé le pardon jusque sur la croix. C’est cela qui est nouveau.

5. Pour conclure, l’éclairage de François Goldenberg :

La plus belle nouveauté du Christ est l’accomplissement de la promesse de la Bible. Jésus est pleinement Dieu et pleinement homme. Dans l’unité de son être, il accomplit la promesse. Son être est nouveauté !

Il nous a apporté :

• • • le «comme je vous ai aimé».
    • le «salut».
    • Il sauve ma capacité à aimer. Devant la splendeur et l’unité d’amour du Christ, je me sens indigne d’être à la hauteur de ses chevilles.
    • la «Résurrection».

Dieu l’accomplit en son Fils. Dieu lui donne de consommer la Résurrection et nous en sommes les héritiers. Mais, nous ne sommes qu’une pâle figure de ce que le Christ accomplit.

Prochaine rencontre :

Samedi 20 février de 10 à 11h 30

« La révolution intérieure, le Carême… »

Marie-Christine DUCROCQ