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Saint-Martin

Martin naît en 316 à Sabaria, dans la province romaine de Pannonie, à l’est de l’actuelle Hongrie. Son père, tribun de l’armée romaine, commande une légion de six mille hommes. Les parents de Martin pratiquent la religion païenne. On sait pourtant qu’à l’âge de 10 ans, l’enfant a eu un premier contact avec l’Église. À cette époque, la famille était établie à Pavie dans le nord de l’Italie, le père étant devenu vétéran.

Vers l’âge de 15 ans, Martin est lui-même incorporé dans l’armée et versé dans la cavalerie. Il est envoyé en garnison au nord de la Gaule, à Reims puis à Amiens. C’est à Amiens qu’il accomplit le geste décisif de sa vocation. Au cours de l’hiver 338-339, que les contemporains ont décrit comme « si rigoureux que bien des gens mouraient de froid », le jeune cavalier rencontre un pauvre en guenilles qui lui demande l’aumône. Martin n’a pas d’argent sur lui ; il tire son épée, tranche son manteau par le milieu et donne la moitié au pauvre. La nuit suivante, le Christ lui apparaît, portant la moitié du manteau donné au pauvre, et lui dit : « Martin, encore catéchumène, m’a revêtu de ce vêtement ».

Martin moine

Martin reçoit le baptême durant la nuit de Pâques 339, à 22 ans. Deux ans plus tard, alors que son unité tient garnison à Worms, sur le Rhin, il obtient de quitter l’armée. La veille d’une bataille décisive contre les Germains sanguinaires, il lui est en effet demandé de sacrifier au culte impérial en recevant des mains de l’empereur Julien le donativum, un encouragement pécuniaire avant le combat. Il s’y refuse et se voit accusé de couardise. Il démontre à l’empereur qu’il n’en est rien en se présentant sans armes devant l’ennemi et en emportant la victoire. Puis il quitte l’armée.

On le retrouve ensuite auprès de saint Hilaire, évêque de Poitiers, dont la renommée est considérable. Sous sa conduite, il veut se former à la vie religieuse. À un moment donné cependant, il quitte son maître pour aller revoir sa famille à Pavie. Sa mère l’accueille avec joie et se convertit ; mais son père se montre réticent : il n’approuve pas le désir de son fils de se consacrer à Dieu.

Après un temps de vie érémitique sur l’île de Gallinaria, Martin retourne auprès de saint Hilaire, mais pour s’établir bientôt dans un autre lieu de solitude, à Ligugé, près de Poitiers. Il a 45 ans. Ce style de vie apparaît à l’époque, dans la chrétienté d’Occident, comme un idéal de sainteté nouveau ; jusqu’alors, on ne connaissait que celle du martyre. Martin aime la solitude, mais les hommes l’empêchent d’en jouir, d’autant plus qu’une réputation de thaumaturge s’attache déjà sa personne. Des disciples se joignent à lui ; Ligugé devient le premier monastère de Gaule.

Martin évêque

C’est à Ligugé que les habitants de Tours, dont l’évêque vient de mourir, viennent chercher Martin pour qu’il lui succède. Comme il refuse, les envoyés s’emparent de lui et le conduisent de force à Tours. Martin finit par accepter et, le 4 juillet 371, il est sacré évêque. Toujours préoccupé de vie monastique, il fonde un autre monastère à proximité de Tours : Marmoutiers, le grand monastère, où il vient goûter la solitude et la prière entre deux missions. Son grand oeuvre, en effet, consiste dans l’évangélisation des campagnes. Jusqu’alors, les évangélisateurs empruntaient les voies romaines, rectilignes, reliant une cité à une autre ; le christianisme était une religion des villes. Au temps de Martin, ces routes se sont dégradées ; pour ses tournées apostoliques, il reprend donc les chemins gaulois ; ce sont les gens des campagnes qu’il évangélise, parfois manu militari, et qui se convertissent.

Avec Martin, partout surgissent des églises. Il est l’initiateur, le fondateur des paroisses rurales qui, bientôt couvriront toutes les régions de la Gaule, la France et la Belgique actuelles. Des traditions locales rappellent les endroits visités par Saint Martin ; dans le diocèse de Tours, mais aussi bien au-delà : Trèves où réside l’empereur, Lutèce qui deviendra Paris, Lyon, Bordeaux, l’Auvergne, etc.

Martin conserve, dans son ministère d’évêque, la charité de sa première rencontre avec le Christ. Un jour qu’un pauvre entrait dans la sacristie de sa cathédrale au moment où il revêtait les habits pontificaux, Martin se défit de sa tunique et la lui offrit, au scandale de son pieux entourage. Lors de la Messe qui suivit, un globe de feu apparut au dessus de l’autel, signalant cette « deuxième charité » de saint Martin.

La mort et le culte de saint Martin

Son épiscopat durera 26 ans. Aux derniers mois de sa vie, bien que malade, il se rend à Candes, au confluent de la Loire et de la Vienne, pour y apaiser un conflit entre clercs. Il y meurt le 8 novembre 397. Sulpice Sévère, qui a personnellement connu l’évêque et qui est devenu son premier biographe, rapporte les dernières paroles que Martin adressa à Dieu, dans le style militaire qu’il affectionna : « Seigneur, en voilà assez de batailles que j’ai livrées pour toi. Je voudrais mon congé. Mais si tu veux que je serve encore sous ton étendard, j’oublierai mon grand âge ». Et, à l’instant de partir pour le Ciel : « Seigneur, si je suis encore nécessaire à ton peuple, je ne refuse pas la tâche ; que ta volonté soit faite »

À sa mort, les foules accourent de partout et bientôt on commence à se disputer la dépouille de l’évêque si vénéré. Les gens de Tours ont le dernier mot ; durant la nuit, il font passer le corps par une fenêtre de l’église et l’emportent jusqu’à la Vienne où une barque attend. Le 11 novembre, le corps est ramené triomphalement à Tours. Très vite, le tombeau de saint Martin – abrité aujourd’hui par la basilique Saint-Martin à Tours – devient l’un des grands pèlerinages de France ; sa renommée s’étend à la chrétienté toute entière. En France, cinq cents villages et hameaux, et trois mille sept cents paroisses portent son nom.