Kfthéo : Bientôt Toussaint, chacun son saint, bientôt tous saints !

Paroisse Saint-Quentin Notre-Dame – 9 octobre 2021

Bientôt Toussaint, chacun son saint, bientôt tous saints !

Tous les chrétiens sont appelés à devenir saint : c’est la vocation universelle du chrétien. «Soyez parfait comme votre Père est parfait.»

Une petite quinzaine d’habitués de tous âges et conditions se sont retrouvés autour du Père François Goldenberg pour échanger sur le thème de la Toussaint. De belles réflexions, de beaux partages ont permis de redécouvrir ce qu’est un saint pour les chrétiens.

1. Avant de reconnaître Sainte une personne, l’Église catholique passe par plusieurs étapes :

Il faut que cette personne soit morte après avoir mené une vie exemplaire, que la communauté qui la connaissait face la demande auprès de l’évêque du lieu et que des gens se soient approchés de Dieu à son contact.

Cinq ans après, le dossier du futur Saint est présenté par l’évêque au Vatican. Une enquête est ouverte, un postulateur et un « avocat du diable » étudient le dossier et remettent leurs conclusions. Si celui-ci est retenu, la personne est déclarée Vénérable. Ce n’est qu’après un premier miracle, qu’elle est «béatifiée» : un jour de célébration est fixé dans son diocèse natal ou son lieu de vie. Après un deuxième miracle, le Pape la canonise, la déclare sainte et l’offre à la vénération du monde entier.

Une multitude de saints sont reconnus par Dieu mais pas forcément par l’Église Catholique ! «Un saint, c’est comme les smarties, il y en a de toutes les couleurs, de tous les âges, de toutes les conditions.» Une personne qui a fait de la prison peut être reconnue sainte : le «bon larron» est le premier saint !

2. Comment devenir saint ?

Pour arriver à la sainteté, il ne faut ni s’appuyer sur la seule raison pour tout expliquer (hérésie gnostique), ni penser que l’on peut y arriver à la force de sa volonté sans la Grâce de Dieu, ni croire que le respect strict de la Loi suffit (pharisiennisme).

Dieu nous a offert la vie terrestre et nous appelle à la sainteté. Par le péché originel, nous avons la connaissance du bien et du mal et Dieu nous laisse libre de mener notre vie comme nous le souhaitons… Nos choix personnels, notre chemin de vie peuvent nous conduire à la sainteté avec la grâce de Dieu. On peut demander à être saint, l’espérer : c’est un chemin d’humilité et de reconnaissance du cadeau que Dieu nous fait…

Un Saint est quelqu’un qui aide les autres à vivre pleinement leur vocation d’homme.

«A la sortie de la messe d’enterrement de François Marchandier, des gens, en se rappelant tout ce qu’il a fait, ont dit c’était un saint…. C’est le Subito Santo du peuple.»

«Le top du top, c’est quand on me pose la question sur ce qui me fait rouler et que je peux répondre que c’est de l’ordre de la foi et que j’accorde à mon existence un côté spi…»

On essaie de faire aux autres ce qui nous fait vivre. «Je fais ce que je peux à mon niveau, avec mes relations, dans la vie de tous les jours, avec la grâce de Dieu…»

Un chrétien n’est pas meilleur qu’un autre…Il y a des personnes non-croyantes qui font de belles œuvres. En effet, l’exemplarité n’est pas réservée aux chrétiens. «Accompagnement des gens en fin de vie ou en grandes difficultés…» Le saint en fait n’est pas un homme parfait dans la religion catholique. La sainteté n’est pas la perfection ni l’exemplarité ;

Les chrétiens savent qu’à l’origine de la sainteté, c’est la Grâce de Dieu qui fait avancer, et qu’il faut beaucoup d’humilité.

«Il y a une notion d’écoute, de silence, d’intériorisation pour prendre conscience d’une expérience de l’Autre.» Il faut savoir écouter même le rythme de la respiration de l’autre pour vraiment écouter.

«Savoir prendre le temps d’écouter l’autre, d’écouter Dieu, sans s’imposer, en s’effaçant… et faire silence.» Le silence permet de laisser la place à Dieu pour nous parler, nous dire qu’il nous aime dans un cœur à cœur avec Lui.

Avec l’écoute et le silence, l’abandon à Dieu fait partie de la sainteté.

3. Prière et sainteté :

• La grâce et la prière permettent la relation intime avec Jésus : « Je fais silence, je prie, Il m’inspire. Le chapelet, la méditation, l’oraison m’apportent beaucoup pour ma vie.  Ce qui est important c’est à la fois ce que je dis mais aussi ce que j’entends…la pensée arrive, j’écoute, je devrais faire ceci, je n’ai pas fait cela… »

Nous sommes des hommes de raison, aussi quand notre conscience nous dit quelque chose, nous l’évacuons très vite. C’est la « petite Voix de Sainte Thérèse » qu’elle écoute comme une vision. Dieu s’exprime par l’intermédiaire de notre conscience, mais ce que notre conscience dit nous dérange bien souvent…

Le croyant est amené à écouter sa conscience par laquelle Dieu nous dit et agit en nous.

Un minimum de culpabilité amenée par notre conscience peut nous aider à grandir et à entendre Dieu.

• Quand on prolonge le silence, il y a une petite voix intérieure qui monte et nous étonne, à partir d’une fulgurance qui ne m’appartient pas. Quand on en prend conscience, on rend grâce pour la grâce reçue. C’est cette petite voix intérieure qu’il nous faut écouter avant d’agir.

• «Quand je visite une personne seule, elle peut être en colère, signe d’une souffrance qu’il me faut reconnaître. Je dois trouver ce qui ne va pas. Ce qui est important c’est qu’après mon passage la personne visitée se sente mieux et tiennent jusqu’à la prochaine visite. C’est Dieu qui m’inspire de surmonter mon agacement». Le saint est celui qui communique avec Dieu, et permet à l’autre d’avancer jusqu’au pardon inspiré par Dieu.

• La Sainteté n’est pas une réalité figée. Elle prend forme selon les contextes. Ex : Jeanne d’Arc, meneuse de guerre, qui disait à ses soldats « N’ajoutez pas de la violence inutile, prenez soin des ennemis autant que vous le feriez pour vos amis ». Sa devise était « Dieu, premier servi ».

• Quand on écoute dans le silence et l’abandon, on prend conscience qu’on reçoit de plus en plus des autres et de Dieu. Cette source stimule ma générosité, et dépasse la mesure humaine ; Tout ce que je te donne c’est parce que je l’ai reçu. Je n’ai rien que je n’ai reçu.

Il faut savoir rendre compte les uns les autres de ce que nous avons reçu, témoigner et dire ce qu’on reçoit pour toucher les cœurs : «Le faire au service de l’Être.»

«Dieu nous envoie vers les autres. Plus on reçoit, plus on met en pratique, plus on s’engage, plus on s’engage de plus en plus et plus on reçoit et on est en capacité de recevoir. Importance de l’intériorité.»

«Ce que je suis, c’est ce que Dieu m’a donné d’être.»

L’audace des Saints, c’est la Grâce qui agit.

Les Saints ont l’audace grâce à la Grâce. Ils sont poussés instinctivement à intervenir (ou pas) pour une action précise à un moment donné…Ils n’y vont pas seul «Va le ciel t’aidera».

La grâce du discernement est importante. La petite voix intérieure aide au discernement… «C’est un envoyé de Dieu qui m’a aidé à discerner.»

4. La Sainteté dans la 1ère lettre de Saint-Paul aux Éphésiens :

• • dès le commencement, on est sanctifié par la Grâce de Dieu dès notre baptême ;
  • béni, choisi pour que nous soyons Saints ;
  • prédestiné à être Saints par notre consentement durant toute notre vie ;
  • Fils adoptifs ;
  • Grâce ;
  • Richesse de la grâce, tout don et sagesse et d’intelligence ;
  • vivre à la louange de sa gloire ;
  • marque de l’Esprit Saint fait de vous des Saints ;
  • envoyé force, vie intérieure…

Finalement, la Sainteté est bien différente de la simple exemplarité ! Elle nécessite Exemplarité, Silence, Abandon, se recevoir d’un Autre, accomplir la totalité de la vie de Jésus en nous. Le Christ en remportant la victoire contre la mort, nous a obtenu tout. Il nous invite à emprunter le chemin de la Sainteté, source de Joie et pour Lui et pour nous.

Prochaine rencontre :

Samedi 20 novembre à 10h00

Thème : «L’Avent… avènement !»